Genevièvre est l’infirmière désignée par Charcot pour l’assister lors des cours magistraux qu’ils donnent aux auditoires ébahis d’éminents médecins de la capitale. Afin d’argumenter ces cours, le médecin illustre ces propos sur des cas pratique. Et c’est la jeune Louise qui en est souvent le sujet. Celle-ci est dite épileptique et c’est par l’hypnose que l’on prétend la soigner. Lors de ces séances, elle se contorsionne dans tous les sens telle une possédée, elle convulse puis sort de sa transe et est ramenée au dortoir avec les autres femmes internées, épuisée, elle dort, elle ne pense plus, elle est soulagée. Au dortoir, une autre femme veille sur elle: Thérèse, une ancienne de l’hôpital, ancienne prostituée et internée pour avoir jeté son amant dans la Seine. Loin d’être folle, mais plutôt dérangeante pour la société, Thérèse avoue ne pas vouloir sortir de là. Ne se sentant pas bien dans la société, elle préfère la sécurité du dortoir des folles.
Et elle n’est pas la seule à être là par hasard ou par « erreur ». Nombre de femmes décrites comme « hystérique », « mélancolique », « colérique » ou « folle » sont en réalité des femmes qui gênent la bonne société parisienne de l’époque. Des femmes ayant subi un viol ou posant un peu trop de questions, des adeptes du spiritisme ou simplement des femmes qui voulaient mener leur vie comme elles le souhaitaient. Rejetées par leur propre famille, maris et enfants, les folles ne sortent en général pas de l’hôpital.