Le monde que l’on porte

Le monde que l’on porte

Ou le livre tout doux qu’on aime lire en tout temps. Un roman qui parle d’enfantement comme l’illustre si bien la très belle photo de la couverture.

Raconté en deux voix. Pourtant au sujet de la même histoire. Il s’agit d’un côté de Rose qui fait partie d’une lignée de sage-femme, d’un clan très bien établi de mère porteuse des sagesses de la mise au monde. Et de l’autre côté, c’est la voix de Ella qui raconte son quotidien et surtout de ces malaises qui surviennent alors que celle-ci donne la classe.

Rose qui pourtant provient d’une ligné de femme (portant toutes le même prénom) est présentée de manière à ce qu’on pense que son destin est tout tracé: elle sera sage-femme comme ses ainées. Depuis toute petite elle évolue dans ce monde de femmes, ce monde dans lequel les femmes sont puissantes et accompagnent et chérissent l’apparission de la vie. Elle semble porter en elle ce sacré, cette magie que lui ont transmis ses ailleules. Accompagner les femmes dans toute la puissance qui est en elles n’est pourtant pas ce qu’elle va choisir pour son avenir. Un évènement qui sera décisif à ces yeux de petite fille lui fera choisir une aute voie. Son histoire se situe plutôt dans le passé car elle se replonge dans des évènements antiérieurs en rédigeant son mémoire fin d’étude. Mais son histoire s’entrecroise, on le sens avec celle d’Ella.

Ella quant à elle est institutrice. Elle aime son métier plus que tout. Les enfants l’entrainent dans des réflexions et un cheminement doux et purs. Elle est touchée par leur réflexion, elle ne les juge pas mais elle creuse avec bienveillance leur demandes et leur interrogations. Ella fait régulièrement des malaises dans sa classe. Elle se retrouve au sol entourée de ses petits élèves, inquiets pour elle, ils posent leurs petites mains sur son corps pour tenter de la réveiller ou au moins pour s’assurer qu’elle va bien et qu’elle va se réveiller.
À travers Ella, on explore les bases de l’éducation non violante et démocratique. Elle apprend en parallèle à jouer du piano et nous entraine dans ce qu’elle vit à travers son évolution musicale.

Mon avis

Je pense que cela se sent: j’ai adoré ce livre.
J’aime l’histoire à deux voix, j’aime le dénouement qui arrive tôt mais petit à petit et qui est doux. Ce livre m’a interrogée effectivement sur le monde que l’on porte vraiment. Chacun. Sur les évènements qui révèlent le monde que l’on porte en nous. Ce livre est un chemin, le chemin des deux héroines, certe, mais peut aussi nous renvoyer à notre propre chemin. On peut se demander quel monde nous portons en nous et si nous serons, comme les héroines, nous aussi, un jour acculés à le donner et à le mettre au jour.
J’aime aussi le fait que ce livre traite des femmes et de la maternité. Les Rosas est le cercle de femmes dont Rose est issue et qui sont accoucheuses. Leur sujet est la puissance féminine exprimée par le dont de la vie. L’auteure traite du sujet de manière illustrée et prenante pour moi qui n’ai pas encore donné la vie.
J’ai juste un petit regret: les hommes sont très peu présents dans le récit. Or, on parle beaucoup de bébé et d’enfantement, et (dans ce livre) des hommes sont impliqués. Je trouvais cela un peu dommage ce parti pris des les exclure quasimenent totalement de l’histoire.

Mais pour résumé une très belle lecture que je relirais sans hésiter 🙂